基督山伯爵中法對照38
Chapitre XXXVIII
Le rendez-vous
Le lendemain, en se levant, le premier mot d'Albert fut pour proposer à Franz d'aller faire une visite au comte ; il l'avait déjà remercié la veille, mais il comprenait qu'un service comme celui qu'il lui avait rendu valait bien deux remerciements.
Franz, qu'un attrait mêlé de terreur attirait vers le comte de Monte-Cristo, ne voulut pas le laisser aller seul chez cet homme et l'accompagna ; tous deux furent introduits dans le salon : cinq minutes après, le comte parut.
« Monsieur le comte, lui dit Albert en allant à lui, permettez-moi de vous répéter ce matin ce que je vous ai mal dit hier : c'est que je n'oublierai jamais dans quelle circonstance vous m'êtes venu en aide, et que je me souviendrai toujours que je vous dois la vie ou à peu près.
- Mon cher voisin, répondit le comte en riant, vous vous exagérez vos obligations envers moi. Vous me devez une petite économie d'une vingtaine de mille francs sur votre budget de voyage et voilà tout ; vous voyez bien que ce n'est pas la peine d'en parler. De votre côté, ajouta-t-il, recevez tous mes compliments, vous avez été adorable de sans-gêne et de laisser-aller.
- Que voulez-vous, comte, dit Albert ; je me suis figuré que je m'étais fait une mauvaise querelle et qu'un duel s'en était suivi, et j'ai voulu faire comprendre une chose à ces bandits : c'est qu'on se bat dans tous les pays du monde, mais qu'il n'y a que les Français qui se battent en riant. Néanmoins, comme mon obligation vis-à-vis de vous n'en est pas moins grande, je viens vous demander si, par moi, par mes amis et par mes connaissances, je ne pourrais pas vous être bon à quelque chose. Mon père, le comte de Morcerf, qui est d'origine espagnole, a une haute position en France et en Espagne, je viens me mettre, moi et tous les gens qui m'aiment, à votre disposition.
- Eh bien, dit le comte, je vous avoue, monsieur de Morcerf, que j'attendais votre offre et que je l'accepte de grand coeur. J'avais déjà jeté mon dévolu sur vous pour vous demander un grand service.
- Lequel ?
- Je n'ai jamais été à Paris ! je ne connais pas Paris...
- Vraiment ! s'écria Albert, vous avez pu vivre jusqu'à présent sans voir Paris ? C'est incroyable !
- C'est ainsi, cependant ; mais je sens comme vous qu'une plus longue ignorance de la capitale du monde intelligent est chose impossible. Il y a plus : peut-être même aurais-je fait ce voyage indispensable depuis longtemps ; si j'avais connu quelqu'un qui pût m'introduire dans ce monde où je n'avais aucune relation.
- Oh ! un homme comme vous ! s'écria Albert.
- Vous êtes bien bon ; mais comme je ne me reconnais à moi-même d'autre mérite que de pouvoir faire concurrence comme millionnaire à M. Aguado ou à M. Rothschild, et que je ne vais pas à Paris pour jouer à la Bourse, cette petite circonstance m'a retenu. Maintenant votre offre me décide. Voyons, vous engagez-vous, mon cher monsieur de Morcerf le comte accompagna ces mots d'un singulier sourire, vous engagez-vous, lorsque j'irai en France, à m'ouvrir les portes de ce monde où je serai aussi étranger qu'un Huron ou qu'un Cochinchinois ?
- Oh ! quant à cela, monsieur le comte, à merveille et de grand coeur ! répondit Albert ; et d'autant plus volontiers mon cher Franz, ne vous moquez pas trop de moi ! que je suis rappelé à Paris par une lettre que je reçois ce matin même et où il est question pour moi d'une alliance avec une maison fort agréable et qui a les meilleures relations dans le monde parisien.
- Alliance par mariage ? dit Franz en riant.
- Oh ! mon Dieu, oui ! Ainsi, quand vous reviendrez à Paris vous me trouverez homme posé et peut-être père de famille. Cela ira bien à ma gravité naturelle, n'est-ce pas ? En tout cas, comte, je vous le répète, moi et les miens sommes à vous corps et âme.
- J'accepte, dit le comte, car je vous jure qu'il ne me manquait que cette occasion pour réaliser des projets que je rumine depuis longtemps. »
Franz ne douta point un instant que ces projets ne fussent ceux dont le comte avait laissé échapper un mot dans la grotte de Monte-Cristo, et il regarda le comte pendant qu'il disait ces paroles pour essayer de saisir sur sa physionomie quelque révélation de ces projets qui le conduisaient à Paris ; mais il était bien difficile de pénétrer dans l'âme de cet homme, surtout lorsqu'il la voilait avec un sourire.
« Mais, voyons, comte, reprit Albert enchanté d'avoir à produire un homme comme Monte-Cristo, n'est-ce pas là un de ces projets en l'air, comme on en fait mille en voyage, et qui, bâtis sur du sable, sont emportés au premier Boume du vent ?
- Non, d'honneur, dit le comte ; je veux aller à Paris, il faut que j'y aille.
- Et quand cela ?
- Mais quand y serez-vous vous-même ?
- Moi, dit Albert ; oh ! mon Dieu ! dans quinze jours ou trois semaines au plus tard ; le temps de revenir.
- Eh bien, dit le comte, je vous donne trois mois ; vous voyez que je vous fais la mesure large.
- Et dans trois mois, s'écria Albert avec joie, vous venez frapper à ma porte ?
- Voulez-vous un rendez-vous jour pour jour, heure pour heure ? dit le comte, je vous préviens que je suis d'une exactitude désespérante.
- Jour pour jour, heure pour heure, dit Albert ; cela me va à merveille.
- Eh bien, soit. Il étendit la main vers un calendrier suspendu près de la glace. Nous sommes aujourd'hui, dit-il, le 21 février il tira sa montre ; il est dix heures et demie du matin. Voulez-vous m'attendre le 21 mai prochain, à dix heures et demie du matin ?
- A merveille ! dit Albert, le déjeuner sera prêt.
- Vous demeurez ?
- Rue du Helder, n° 27.
- Vous êtes chez vous en garçon, je ne vous gênerai pas ?
- J'habite dans l'hôtel de mon père, mais un pavillon au fond de la cour entièrement séparé.
- Bien. »
Le comte prit ses tablettes et écrivit : « Rue du Helder, n° 27, 21 mai, à dix heures et demie du matin. »
« Et maintenant, dit le comte en remettant ses tablettes dans sa poche, soyez tranquille, l'aiguille de votre pendule ne sera pas plus exacte que moi.
- Je vous reverrai avant mon départ ? demanda Albert.
- C'est selon : quand partez-vous ?
- Je pars demain, à cinq heures du soir.
- En ce cas, je vous dis adieu. J'ai affaire à Naples et ne serai de retour ici que samedi soir ou dimanche matin. Et vous, demanda le comte à Franz, partez-vous ausi, monsieur le baron ?
- Oui.
Pour la France ?
- Non, pour Venise Je reste encore un an ou deux en Italie.
- Nous ne nous verrons donc pas à Paris ?
- Je crains de ne pas avoir cet honneur.
- Allons, messieurs, bon voyage », dit le comte aux deux amis en leur tendant à chacun une main.
C'était la première fois que Franz touchait la main de cet homme ; il tressaillit, car elle était glacée comme celle d'un mort.
« Une dernière fois, dit Albert, c'est bien arrêté, sur parole d'honneur, n'est-ce pas ? rue du Helder, n° 27, le 21 mai, à dix heures et demie du matin ?
- Le 21 mai, à dix heures et demie du matin, rue du Helder, n° 27 », reprit le comte.
Sur quoi les deux jeunes gens saluèrent le comte et sortirent.
« Qu'avez-vous donc ? dit en rentrant chez lui Albert à Franz, vous avez l'air tout soucieux.
- Oui, dit Franz, je vous l'avoue, le comte est un homme singulier, et je vois avec inquiétude ce rendez-vous qu'il vous a donné à Paris.
- Ce rendez-vous... avec inquiétude ! Ah çà ! mais êtes-vous fou, mon cher Franz ? s'écria Albert.
- Que voulez-vous, dit Franz, fou ou non, c'est ainsi.
- Ecoutez, reprit Albert, et je suis bien aise que l'occasion se présente de vous dire cela, mais je vous ai toujours trouvé assez froid pour le comte, que, de son côté, j'ai toujours trouvé parfait, au contraire, pour nous. Avez-vous quelque chose de particulier contre lui ?
- Peut-être.
- L'aviez-vous vu déjà quelque part avant de le rencontrer ici ?
- Justement.
- Où cela ?
- Me promettez-vous de ne pas dire un mot de ce que je vais vous raconter ?
- Je vous le promets.
- Parole d'honneur ?
- Parole d'honneur.
- C'est bien. Ecoutez donc.
Et alors Franz raconta à Albert son excursion à l'île de Monte-Cristo, comment il y avait trouvé un équipage de contrebandiers, et au milieu de cet équipage deux bandits corses. Il s'appesantit sur toutes les circonstances de l'hospitalité féerique que le comte lui avait donnée dans sa grotte des Mille et une Nuits ; il lui raconta le souper, le hachisch, les statues, la réalité et le rêve, et comment à son réveil il ne restait plus comme preuve et comme souvenir de tous ces événements que ce petit yacht, faisant à l'horizon voile pour Porto-Vecchio.
Puis il passa à Rome, à la nuit du Colisée à la conversation qu'il avait entendue entre lui et Vampa, conversation relative à Peppino et dans laquelle le comte avait promis d'obtenir la grâce du bandit, promesse qu'il avait si bien tenue, ainsi que nos lecteurs ont pu en juger.
Enfin, il en arriva à l'aventure de la nuit précédente, à l'embarras où il s'était trouvé en voyant qu'il lui manquait pour compléter la somme six ou sept cents piastres ; enfin à l'idée qu'il avait eue de s'adresser au comte, idée qui avait eu à la fois un résultat si pittoresque et si satisfaisant.
Albert écoutait Franz de toutes ses oreilles.
« Eh bien, lui dit-il quand il eut fini, où voyez-vous dans tout cela quelque chose à reprendre ? Le comte est voyageur, le comte a un bâtiment à lui, parce qu'il est riche. Allez à Portsmouth ou à Southampton, vous verrez les ports encombrés de yachts appartenant à de riches Anglais qui ont la même fantaisie. Pour savoir où s'arrêter dans ses excursions, pour ne pas manger cette affreuse cuisine qui nous empoisonne, moi depuis quatre mois, vous depuis quatre ans ; pour ne pas coucher dans ces abominables lits où l'on ne peut dormir, il se fait meubler un pied-à-terre à Monte-Cristo : quand son pied-à-terre est meublé, il craint que le gouvernement toscan ne lui donne congé et que ses dépenses ne soient perdues, alors il achète l'île et en prend le nom. Mon cher, fouillez dans votre souvenir, et dites moi combien de gens de votre connaissance prennent le nom des propriétés qu'ils n'ont jamais eues.
- Mais, dit Franz à Albert, les bandits corses qui se trouvent dans son équipage ?
- Eh bien, qu'y a-t-il d'étonnant à cela ? Vous savez mieux que personne, n'est-ce pas, que les bandits corses ne sont pas des voleurs, mais purement et simplement des fugitifs que quelque vendetta a exilés de leur ville ou de leur village ; on peut donc les voir sans se compromettre : quant à moi, je déclare que si jamais je vais en Corse, avant de me faire présenter au gouverneur et au préfet, je me fais présenter aux bandits de Colomba, si toutefois on peut mettre la main dessus ; je les trouve charmants.
- Mais Vampa et sa troupe, reprit Franz ; ceux-là sont des bandits qui arrêtent pour voler ; vous ne le niez pas, je l'espère. Que dites-vous de l'influence du comte sur de pareils hommes ?
- Je dirai, mon cher, que, comme selon toute probabilité je dois la vie à cette influence, ce n'est point à moi à la critiquer de trop prés. Ainsi donc, au lieu de lui en faire comme vous un crime capital, vous trouverez bon que je l'excuse, sinon de m'avoir sauvé la vie, ce qui est peut-être un peu exagéré, mais du moins de m'avoir épargné quatre mille piastres, qui font bel et bien vingt-quatre mille livres de notre monnaie, somme à laquelle on ne m'aurait certes pas estimé en France ; ce qui prouve, ajouta Albert en riant, que nul n'est prophète en son pays.
- Eh bien, voilà justement ; de quel pays est le comte ? quelle langue parle-t-il ? quels sont ses moyens d'existence ? d'où lui vient son immense fortune ? quelle a été cette première partie de sa vie mystérieuse et inconnue qui a répandu sur la seconde cette teinte sombre et misanthropique ? Voilà, à votre place, ce que je voudrais savoir.
- Mon cher Franz, reprit Albert, quand en recevant ma lettre vous avez vu que nous avions besoin de l'influence du comte, vous avez été lui dire : « Albert de Morcerf, mon ami, court un danger, aidez-moi à le tirer de ce danger ! » n'est-ce pas ?
- Oui.
- Alors, vous a-t-il demandé : « Qu'est-ce que M. Albert de Morcerf ? d'où lui vient son nom ? d'où lui vient sa fortune ? quels sont ses moyens d'existence quel est son pays ? où est-il né ? » Vous a-t-il demandé tout cela, dites ?
- Non, je l'avoue.
- Il est venu, voilà tout. Il m'a tiré des mains de M. Vampa, où, malgré mes apparences pleines de désinvolture, comme vous dites, je faisais fort mauvaise figure, je l'avoue. Eh bien, mon cher, quand en échange d'un pareil service il me demande de faire pour lui ce qu'on fait tous les jours pour le premier prince russe ou italien qui passe par Paris, c'est-à-dire de le présenter dans le monde, vous voulez que je lui refuse cela ! Allons donc vous êtes fou. »
Il faut dire que, contre l'habitude, toutes les bonnes raisons étaient cette fois du côté d'Albert.
« Enfin, reprit Franz avec un soupir, faites comme vous voudrez, mon cher vicomte ; car tout ce que vous me dites là est fort spécieux, je l'avoue ; mais il n'en est pas moins vrai que le comte de Monte-Cristo est un homme étrange.
- Le comte de Monte-Cristo est un philanthrope. Il ne vous a pas dit dans quel but il venait à Paris. Eh bien, il vient pour concourir aux prix Montyon, et s'il ne lui faut que ma voix pour qu'il les obtienne, et l'influence de ce monsieur si laid qui les fait obtenir, eh bien, je lui donnerai l'une et je lui garantirai l'autre. Sur ce, mon cher Franz, ne parlons plus de cela, mettons-nous à table et allons faire une dernière visite à Saint-Pierre. »
Il fut fait comme disait Albert, et le lendemain, à cinq heures de l'après-midi, les deux jeunes gens se quittaient, Albert de Morcerf pour revenir à Paris, Franz d'Epinay pour aller passer une quinzaine de jours à Venise.
Mais, avant de monter en voiture, Albert remit encore au garçon de l'hôtel, tant il avait peur que son convive ne manquât au rendez-vous, une carte pour le comte de Monte-Cristo, sur laquelle au-dessous de ces mots : « Vicomte Albert de Morcerf », il y avait écrit au crayon :
21 mai, à dix heures et demie du matin, 27, rue du Helder.[1][2]
其他有趣的翻譯
- 旅游法語口語系列一
- 旅游法語口語系列二
- 旅游法語:第一次坐法國航班
- 旅游法語:博物館musées
- 旅游法語:旅店hotel
- 旅游法語:宗教religion
- 旅游法語:中國歷史年表
- 旅游法語:Voyage
- 商業(yè)詞匯法英對照系列一
- 商業(yè)詞匯法英對照系列二
- 商業(yè)詞匯法英對照系列三
- 商業(yè)詞匯法英對照系列四
- 商業(yè)詞匯法英對照系列五
- 商業(yè)詞匯法英對照系列六
- 商業(yè)詞匯法英對照系列七
- 商業(yè)詞匯法英對照系列八
- 什么是企業(yè)(法漢對照)
- 外貿(mào)法語常用語
- 中國國家領(lǐng)導(dǎo)人會(huì)見外賓常用語
- 法語專業(yè)《跨文化交際》
- 法語中常用的足球術(shù)語
- 出生證明法文公證樣本
- 法語個(gè)人簡歷樣本一
- 法語個(gè)人簡歷樣本二
- 法語個(gè)人簡歷樣本三
- 法語簡歷與求職信樣本
網(wǎng)友關(guān)注
- 法語閱讀:法國社會(huì)精神狀態(tài)消極
- 法語翻譯經(jīng)典品讀《Bel ami漂亮朋友》(一)
- 圣經(jīng)法語版:(2)Samuel 撒母耳記下(第1篇)
- Le Petit Prince《小王子》第7章(雙語有聲朗讀)
- 美文賞析:La mesure de l'homme做人的尺度
- Il faut apprendre à aimer—應(yīng)該學(xué)會(huì)去愛
- Le Petit Prince《小王子》第4章
- 法語美文賞析:Aimer le livre——愛書
- 美文賞析:La forêt au crépuscule 森林的黃昏
- 法語哲理小故事:上帝的帽子
- 美文賞析:Vouloir vivre生活的愿望
- 美文賞析:Les 15 clefs de l'amitié 友誼的十五把鑰匙(下)
- 經(jīng)典詩歌:遣懷 Aveu
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第六章(一)
- Le Petit Prince《小王子》第9章(雙語有聲朗讀)
- Le Petit Prince《小王子》第5章
- 法語詩歌早讀:千山鳥飛絕,萬徑人蹤滅
- Le Petit Prince《小王子》第8章
- 法語詩歌早讀:春潮帶雨晚來急,野渡無人舟自橫
- 詩歌翻譯:法語版《鵲橋仙》
- 圣經(jīng)法語版:(2)Samuel 撒母耳記下(第24篇)
- 楊潔篪在中非合作論壇上的致辭(中法對照)
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第六章(二)
- 美文賞析:Nous sommes tous UN
- 希望 — L'espérance
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第四章(三)
- Le secret du bonheur——幸福的秘訣
- Le Petit Prince《小王子》第10章(雙語有聲朗讀)
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第六章(四)
- Il pleure dans mon coeur 淚流在我心里
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第五章(一)
- 美文賞析:Les bruits du village 村莊的聲音
- 法語閱讀:貝爾當(dāng)桑帝尼文和他的哲理繪本
- 法語翻譯經(jīng)典品讀《Bel ami漂亮朋友》上篇 第一章(三)
- 法語閱讀:巴黎不再是游客最向往的購物之都
- 浪漫七夕:法語醉人情話
- 圣經(jīng)法語版:(2)Samuel 撒母耳記下(第6篇)
- 法語翻譯:四字成語翻譯 Part 9
- 圣經(jīng)法語版:(2)Samuel 撒母耳記下(第12篇)
- 圣經(jīng)法語版:(1)Rois 列王記上(第5篇)
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第六章(三)
- 法語詩歌早讀 波德萊爾《惡之花》篇章: 致讀者
- Je sais que la vie est difficile——我知道生活是困難的
- 法語詩歌早讀:分手脫相贈(zèng),平生一片心
- 法語故事:圣誕老人入獄記(第5篇)
- Le Petit Prince《小王子》第3章
- 美文賞析:Les hirondelles 燕子
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第五章(二)
- 法語閱讀:旅游閱讀學(xué)法語-巴黎賞畫
- Les douze conseils de la vie—生活的十二條建議
- 美文賞析:Les nuages sous les tropiques熱帶的云彩
- 義勇軍進(jìn)行曲歌詞的法語翻譯
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第一篇第六章(五)
- 美文賞析:Les gouttes d'amour 愛情的油滴
- 法語詩歌早讀:浮云游子意,落日故人情——李白《送友人》
- Etre jeune 做一個(gè)青年人
- 七夕到了,為什么你還單身著?
- Nuits de juin 六月之夜—雨果
- 法語翻譯:四字成語翻譯 Part 10
- 法語閱讀:上班族討厭他們的老板
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第二篇第一章(二)
- 盧綸《塞下曲》
- 法語美文賞析:La vie 學(xué)會(huì)生活
- 法語詩歌早讀:葡萄美酒夜光杯,欲飲琵琶馬上催
- 圣經(jīng)法語版:(2)Samuel 撒母耳記下(第2篇)
- 美文賞析:Soir tranquille寧靜的夜晚
- Hier, aujourd'hui et demain
- 法語閱讀:可以和心儀男生聊的話題
- 法語哲理小故事:雛鷹 Le petit aigle
- 法語經(jīng)典詩歌品讀:Jaques Prévert —《 Le Jardin 》
- La valeur du temps——時(shí)間的價(jià)值
- 法語翻譯經(jīng)典品讀:《L'étrange局外人》第二篇第一章(一)
- Le Petit Prince《小王子》第6章
- Comment se protéger de la foudre 雷雨天的自我保護(hù)
- 法語閱讀:環(huán)球收購EMI,四大唱片三缺一
- 美文賞析:Bien faire ce que l'on fait做好我們手頭的事情
- 法語詩歌早讀:會(huì)當(dāng)凌絕頂,一覽眾山小——《望岳》
- 王維《竹里館》
- Quand vous serez bien vieille — 當(dāng)你老了
- 法語翻譯經(jīng)典品讀《Bel ami漂亮朋友》上篇 第一章(四)
- 法語黑色幽默:長官條例 Le Règlement du Chef
精品推薦
- 曬狗狗的朋友圈配文搞笑句子 曬狗狗的朋友圈配文簡短
- 2022關(guān)于民族團(tuán)結(jié)的句子有哪些 有關(guān)民族團(tuán)結(jié)的經(jīng)典句子
- 表達(dá)心情愉悅的文案短句子 表達(dá)心情愉悅的句子發(fā)朋友圈
- 麻辣香鍋加盟店10大品牌排名 麻辣香鍋加盟店排行前十名品牌
- 漢德堡漢堡加盟費(fèi)多少錢 漢德堡漢堡加盟條件及流程
- 感覺自己再也沒有快樂的說說 生活沒有以前快樂的句子2022
- 2022去看天安門升國旗的心情說說 升國旗激動(dòng)的心情說說
- 立達(dá)大學(xué)是幾本 上海立達(dá)學(xué)院是二本還是三本
- 山東大學(xué)威海分校是幾本 山東大學(xué)威海是一本嗎
- 2022生活要自己很努力的句子 努力變優(yōu)秀的簡短句子
- 河津市05月30日天氣:多云,風(fēng)向:西風(fēng),風(fēng)力:<3級,氣溫:24/19℃
- 哈巴河縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)晴,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級,氣溫:16/5℃
- 獨(dú)山子區(qū)05月30日天氣:陰轉(zhuǎn)晴,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級,氣溫:26/12℃
- 鄯善縣05月30日天氣:晴,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級,氣溫:27/15℃
- 麥蓋提縣05月30日天氣:陰,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級,氣溫:28/15℃
- 臨潭縣05月30日天氣:陣雨轉(zhuǎn)中雨,風(fēng)向:東北風(fēng),風(fēng)力:3-4級轉(zhuǎn)<3級,氣溫:19/8℃
- 積石山縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)中雨,風(fēng)向:東北風(fēng),風(fēng)力:<3級,氣溫:26/15℃
- 臨猗縣05月30日天氣:晴轉(zhuǎn)多云,風(fēng)向:西風(fēng),風(fēng)力:<3級,氣溫:22/18℃
- 阿瓦提縣05月30日天氣:多云轉(zhuǎn)陰,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級,氣溫:26/12℃
- 沁水縣05月30日天氣:多云,風(fēng)向:西北風(fēng),風(fēng)力:3-4級轉(zhuǎn)<3級,氣溫:22/14℃
分類導(dǎo)航
熱門有趣的翻譯
- 法語熱門:給我一次機(jī)會(huì)
- 法國的家庭寵物
- 法語日??谡Z學(xué)習(xí):酒類
- 法語入門基礎(chǔ)語法指導(dǎo):直陳式先過去時(shí)
- 法語語法指導(dǎo):名詞前用限定詞的作用
- 法語閱讀經(jīng)典素材整理25
- 法語語法指導(dǎo):法語語法解析4
- 法語語法與詞匯考試練習(xí)選擇題整理(3)
- 優(yōu)美法語每日一說:只道當(dāng)時(shí)年紀(jì)小,對愛知之甚少
- 法語語法輔導(dǎo):各并列連詞的表現(xiàn)形式
- 基礎(chǔ)法語語法:tout
- 看漫畫學(xué)法語:Anpe
- 地理相關(guān)法語詞匯
- 新概念法語對話輔導(dǎo)資料:我很抱歉
- 《茶花女》法語版第12章
- 法語口語:困了Fatigué
- 法語語法中的復(fù)合過去時(shí)及其性數(shù)配合
- 法語詞匯素材:汽車相關(guān)詞匯整理13
- 初學(xué)者必備法語詞匯:CONNAITRE SAVOIR(音頻朗讀)
- 新概念法語發(fā)音輔導(dǎo):表達(dá)情感的重音
- 法語詞匯學(xué)習(xí):常用短語2
- 英法同形詞義辨析:Peine / Pain
- 法語閱讀:軟屏手機(jī)時(shí)代即將來臨?
- 法語口語:Bailler 打哈欠
- 留法實(shí)用詞匯之 “時(shí)差”
- 《茶花女》中法對照第7章(法語)