基督山伯爵中法對照65
- Monsieur le comte, c'est avec regret que je vous annonce que, n'étant pas prévenu de me munir de ces pièces, j'ai négligé de les prendre avec moi.
- Ah ! diable, fit Monte-Cristo.
- Etaient-elles donc tout à fait nécessaires ?
- Indispensables ! »
Le Lucquois se gratta le front.
« Ah ! per Baccho ! dit-il, indispensables !
- Sans doute ; si l'on allait élever ici quelque doute sur la validité de votre mariage, sur la légitimité de votre enfant !
- C'est juste, dit le Lucquois, on pourrait élever des doutes.
- Ce serait fâcheux pour ce jeune homme.
- Ce serait fatal.
- Cela pourrait lui faire manquer quelque magnifique mariage.
- O peccato !
- En France, vous comprenez, on est sévère ; il ne suffit pas, comme en Italie, d'aller trouver un prêtre et de lui dire : « Nous nous aimons, unissez-nous. » Il y a mariage civil en France, et, pour se marier civilement, il faut des pièces qui constatent l'identité.
- Voilà le malheur : ces papiers, je ne les ai pas.
- Heureusement que je les ai, moi, dit Monte-Cristo.
- Vous ?
- Oui.
- Vous les avez ?
- Je les ai.
- Ah ! par exemple, dit le Lucquois, qui, voyant le but de son voyage manqué par l'absence de ses papiers, craignait que cet oubli n'amenât quelque difficulté au sujet des quarante-huit mille livres ; ah ! par exemple, voilà un bonheur ! Oui, reprit-il, voilà un bonheur, car je n'y eusse pas songé, moi.
- Pardieu ! je crois bien, on ne songe pas à tout. Mais heureusement l'abbé Busoni y a songé pour vous.
- Voyez-vous, ce cher abbé !
- C'est un homme de précaution.
- C'est un homme admirable, dit le Lucquois ; et il vous les a envoyés ?
- Les voici. »
Le Lucquois joignit les mains en signe d'admiration.
« Vous avez épousé Olivia Corsinari dans l'église de Sainte-Paule de Monte-Catini ; voici le certificat du prêtre.
- Oui, ma foi ! le voilà, dit le major en le regardant avec étonnement.
- Et voici l'acte de baptême d'Andrea Cavalcanti, délivré par le curé de Saravezza.
- Tout est en règle, dit le major.
- Alors prenez ces papiers, dont je n'ai que faire, vous les donnerez à votre fils qui les gardera soigneusement.
- Je le crois bien !... S'il les perdait...
- Eh bien, s'il les perdait ? demanda Monte-Cristo.
- Eh bien, reprit le Lucquois, on serait obligé d'écrire là-bas, et ce serait fort long de s'en procurer d'autres.
- En effet, ce serait difficile, dit Monte-Cristo.
- Presque impossible, répondit le Lucquois.
- Je suis bien aise que vous compreniez la valeur de ces papiers.
- C'est-à-dire que je les regarde comme impayables.
- Maintenant, dit Monte-Cristo, quant à la mère du jeune homme ?...
- Quant à la mère du jeune homme... répéta le major avec inquiétude.
- Quant à la marquise Corsinari ?
- Mon Dieu ! dit le Lucquois, sous les pas duquel les difficultés semblaient naître, est-ce qu'on aurait besoin d'elle ?
- Non, monsieur, reprit Monte-Cristo ; d'ailleurs, n'a-t-elle point ?...
- Si fait, si fait, dit le major, elle a...
- Payé son tribut à la nature ?...
- Hélas ! oui, dit vivement le Lucquois.
- J'ai su cela, reprit Monte-Cristo ; elle est morte il y a dix ans.
- Et je pleure encore sa mort, monsieur, dit le major en tirant de sa poche un mouchoir à carreaux et en s'essuyant alternativement d'abord l'oeil gauche et ensuite l'oeil droit.
- Que voulez-vous, dit Monte-Cristo, nous sommes tous mortels. Maintenant vous comprenez, cher monsieur Cavalcanti, vous comprenez qu'il est inutile qu'on sache en France que vous êtes séparé de votre fils depuis quinze ans. Toutes ces histoires de Bohémiens qui enlèvent les enfants n'ont pas de vogue chez nous. Vous l'avez envoyé faire son éducation dans un collège de province et vous voulez qu'il achève cette éducation dans le monde parisien. Voilà pourquoi vous avez quitté Via-Reggio, que vous habitiez depuis la mort de votre femme. Cela suffira.
- Vous croyez ?
- Certainement.
- Très bien, alors.
- Si l'on apprenait quelque chose de cette séparation...
- Ah ! oui. Que dirais-je ?
- Qu'un précepteur infidèle, vendu aux ennemis de votre famille...
- Aux Corsinari ?
- Certainement... avait enlevé cet enfant pour que votre nom s'éteignît.
- C'est juste, puisqu'il est fils unique.
- Eh bien, maintenant que tout est arrêté, que vos souvenirs, remis à neuf, ne vous trahiront pas, vous avez deviné sans doute que je vous ai ménagé une surprise ?
- Agréable ? demanda le Lucquois.
- Ah ! dit Monte-Cristo, je vois bien qu'on ne trompe pas plus l'oeil que le coeur d'un père.
- Hum ! fit le major.
- On vous a fait quelque révélation indiscrète, ou plutôt vous avez deviné qu'il était là.
- Qui, là ?
- Votre enfant, votre fils, votre Andrea.
- Je l'ai deviné, répondit le Lucquois avec le plus grand flegme du monde : ainsi il est ici ?
- Ici même, dit Monte-Cristo ; en entrant tout à l'heure, le valet de chambre m'a prévenu de son arrivée.
- Ah ! fort bien ! ah ! fort bien ! dit le major en resserrant à chaque exclamation les brandebourgs de sa polonaise.
- Mon cher monsieur, dit Monte-Cristo, je comprends toute votre émotion, il faut vous donner le temps de vous remettre ; je veux aussi préparer le jeune homme à cette entrevue tant désirée, car je présume qu'il n'est pas moins impatient que vous.
- Je le crois, dit Cavalcanti.
- Eh bien, dans un petit quart d'heure nous sommes à vous.
- Vous me l'amenez donc ? vous poussez donc la bonté jusqu'à me le présenter vous-même ?
- Non, je ne veux point me placer entre un père et son fils, vous serez seuls, monsieur le major ; mais soyez tranquille, au cas même où la voix du sang resterait muette, il n'y aurait pas à vous tromper : il entrera par cette porte. C'est un beau jeune homme blond, un peu trop blond peut-être, de manières toutes prévenantes ; vous verrez.
- A propos, dit le major, vous savez que je n'ai emporté avec moi que les deux mille francs que ce bon abbé Busoni m'avait fait passer. Là-dessus j'ai fait le voyage, et...
- Et vous avez besoin d'argent... c'est trop juste, cher monsieur Cavalcanti. Tenez, voici pour faire un compte, huit billets de mille francs. »
Les yeux du major brillèrent comme des escarboucles.
« C'est quarante mille francs que je vous redois, dit Monte-Cristo.
- Votre Excellence veut-elle un reçu ? dit le major en glissant les billets dans la poche intérieure de sa polonaise.
- A quoi bon ? dit le comte.
- Mais pour vous décharger vis-à-vis de l'abbé Busoni.
- Eh bien, vous me donnerez un reçu général en touchant les quarante derniers mille francs. Entre honnêtes gens, de pareilles précautions sont inutiles.
- Ah ! oui, c'est vrai, dit le major, entre honnêtes gens.
- Maintenant, un dernier mot, marquis.
- Dites.
- Vous permettez une petite recommandation, n'est-ce pas ?
- Comment donc ! Je la demande.
- Il n'y aurait pas de mal que vous quittassiez cette polonaise.
- Vraiment ! dit le major en regardant le vêtement avec une certaine complaisance.
- Oui, cela se porte encore à Via-Reggio, mais à Paris il y a déjà longtemps que ce costume, quelque élégant qu'il soit, a passé de mode.
- C'est fâcheux, dit le Lucquois.
- Oh ! si vous y tenez, vous le reprendrez en vous en allant.
- Mais que mettrai-je ?
- Ce que vous trouverez dans vos malles.
- Comment, dans mes malles ! n'ai qu'un porte-manteau.
- Avec vous sans doute. A quoi bon s'embarrasser ? D'ailleurs, un vieux soldat aime à marcher en leste équipage.
- Voilà justement pourquoi...
- Mais vous êtes homme de précaution, et vous avez envoyé vos malles en avant. Elles sont arrivées hier à l'hôtel des Princes, rue Richelieu. C'est là que vous avez retenu votre logement.
- Alors dans ces malles ?
- Je présume que vous avez eu la précaution de faire enfermer par votre valet de chambre tout ce qu'il vous faut : habits de ville, habits d'uniforme. Dans les grandes circonstances, vous mettrez l'habit d'uniforme, cela fait bien. N'oubliez pas votre croix. On s'en moque encore en France, mais on en porte toujours.
- Très bien, très bien, très bien ! dit le major qui marchait d'éblouissements en éblouissements.
- Et maintenant, dit Monte-Cristo, que votre coeur est affermi contre les émotions trop vives, préparez-vous, cher monsieur Cavalcanti, à revoir votre fils Andrea. »
Et faisant un charmant salut au Lucquois, ravi, en extase, Monte-Cristo disparut derrière la tapisserie. [1][2][3]
其他有趣的翻譯
- 旅游法語口語系列一
- 旅游法語口語系列二
- 旅游法語:第一次坐法國航班
- 旅游法語:博物館musées
- 旅游法語:旅店hotel
- 旅游法語:宗教religion
- 旅游法語:中國歷史年表
- 旅游法語:Voyage
- 商業詞匯法英對照系列一
- 商業詞匯法英對照系列二
- 商業詞匯法英對照系列三
- 商業詞匯法英對照系列四
- 商業詞匯法英對照系列五
- 商業詞匯法英對照系列六
- 商業詞匯法英對照系列七
- 商業詞匯法英對照系列八
- 什么是企業(法漢對照)
- 外貿法語常用語
- 中國國家領導人會見外賓常用語
- 法語專業《跨文化交際》
- 法語中常用的足球術語
- 出生證明法文公證樣本
- 法語個人簡歷樣本一
- 法語個人簡歷樣本二
- 法語個人簡歷樣本三
- 法語簡歷與求職信樣本
網友關注
- 法語語法:法語介詞解析15
- 法語語法學習素材:法語的虛擬式過去時
- 法語考試輔導資料之語法專題素材11
- 法語語法:法語介詞解析14
- 法語語法學習:法語條件式
- 法語語法學習:法語標點符號之妙用5
- 法語語法:直陳式簡單過去時
- 法語語法學習:法語中副詞與品質形容詞的位置的搭配
- 法語考試輔導資料之語法專題素材03
- 法語考試輔導資料之語法專題素材09
- 法語考試輔導資料之語法專題素材16
- 法語語法素材總結:愈過去時
- 法語語法學習:復合關系代詞
- 法語學習:倍數的表達
- 法語語法學習素材:法語的簡單過去時
- 法語語法:命令式構成及特殊形式
- 法語可數名詞與不可數名詞區分詳解
- 法語考試輔導資料之語法專題素材18
- 法語語法學習素材:法語的縮合冠詞
- 法語語法學習:法語標點符號之妙用4
- 法語入門基礎語法指導:間接問句
- 法語語法:法語介詞解析19
- 法語入門基礎語法:代詞
- 法語語法總結:名詞
- 法語考試輔導資料之語法專題素材20
- 法語語法:法語介詞解析16
- 法語考試輔導資料之語法專題素材04
- 法語語法學習:法語動物的特殊表示方式
- 法語入門基礎語法指導:直陳式先過去時
- 法語考試輔導資料之語法專題素材21
- 法語入門基礎語法:副詞
- 法語考試輔導資料之語法專題素材19
- 法語語法學習:法語單詞même的用法
- 法語語法:未完成過去時和復合過去時
- 法語語法:法語介詞解析20
- 法語語法:法語介詞解析13
- 法語考試輔導資料之語法專題素材10
- 法語語法:命令式的功能和用法
- 法語語法:形容詞類別及位置總結
- 法語語法學習素材:冠詞的綜合練習
- 淺析法語四個“因為”的用法和區別
- 法語入門基礎語法:冠詞
- 法語語法學習材料:法語復合構詞法
- 法語語法學習:法語標點符號之妙用6
- 法語語法學習材料:法語修辭學講解
- 法語學習:盤點法語人稱代詞
- 法語入門基礎語法:名詞
- 法語備考資料之語法素材:名詞詞性不同釋義相反現象
- 法語初級語法總結二:月份和日期
- 法語語法素材總結:時態
- 法語考試輔導資料之語法專題素材05
- 法語詞匯學習:中秋節詞匯大集錦4(傳說)
- 法語語法學習:法語中的重要句型和其它
- 法語語法學習資料:法語書信抬頭的注意事項
- 法語考試輔導資料之語法專題素材13
- 法語語法學習:法語泛指形容詞與泛指代詞
- 法語語法:法語介詞解析17
- 法語語法:法語介詞解析11
- 法語語法學習:法語副代詞"en"的幾種用法
- 法語語法學習:法語標點符號之妙用2
- 法語入門語法:關系從句
- 法語考試輔導資料之語法專題素材06
- 法語備考資料之語法素材:法語副代詞en的用法
- 法語基礎語法:泛指形容詞
- 法語語法學習:法語贅詞ne的幾種用法
- 法語語法詳解:Le的用法
- 法語考試輔導資料之語法專題素材17
- 法語語法:法語介詞解析12
- 法語語法:法語年齡相關用語
- 法語考試輔導資料之語法專題素材02
- 法語考試輔導資料之語法專題素材12
- 法語副代詞en的用法詳解
- 法語考試輔導資料之語法專題素材07
- 法語語法學習:法語標點符號之妙用3
- 法語語法總結:動詞變位
- 法語入門語法:動詞被動態
- 法語詞匯學習:effet,fait 哪個才是“事實”
- 法語語法:命令式時態及語態
- 法語語法:法語介詞解析18
- 法語入門基礎語法指導:時間從句
- 法語語法總結:形容詞
精品推薦
- 伊寧縣05月30日天氣:晴,風向:無持續風向,風力:<3級,氣溫:26/12℃
- 白城市05月30日天氣:多云,風向:東北風,風力:<3級,氣溫:25/14℃
- 精河縣05月30日天氣:晴,風向:北風,風力:3-4級轉<3級,氣溫:27/14℃
- 哈密地區05月30日天氣:晴,風向:無持續風向,風力:<3級,氣溫:23/10℃
- 碌曲縣05月30日天氣:陣雨轉小雨,風向:東北風,風力:3-4級轉<3級,氣溫:18/7℃
- 聞喜縣05月30日天氣:多云,風向:西南風,風力:<3級,氣溫:23/16℃
- 澳門05月30日天氣:多云,風向:無持續風向,風力:<3級,氣溫:33/28℃
- 永靖縣05月30日天氣:小雨轉中雨,風向:東北風,風力:<3級,氣溫:29/17℃
- 定安縣05月30日天氣:多云,風向:無持續風向,風力:<3級,氣溫:35/25℃
- 稷山縣05月30日天氣:多云,風向:西風,風力:3-4級轉<3級,氣溫:24/18℃
分類導航
熱門有趣的翻譯
- 法語熱門:給我一次機會
- 法國的家庭寵物
- 法語日常口語學習:酒類
- 法語入門基礎語法指導:直陳式先過去時
- 法語語法指導:名詞前用限定詞的作用
- 法語閱讀經典素材整理25
- 法語語法指導:法語語法解析4
- 法語語法與詞匯考試練習選擇題整理(3)
- 優美法語每日一說:只道當時年紀小,對愛知之甚少
- 法語語法輔導:各并列連詞的表現形式
- 基礎法語語法:tout
- 看漫畫學法語:Anpe
- 地理相關法語詞匯
- 新概念法語對話輔導資料:我很抱歉
- 《茶花女》法語版第12章
- 法語口語:困了Fatigué
- 法語語法中的復合過去時及其性數配合
- 法語詞匯素材:汽車相關詞匯整理13
- 初學者必備法語詞匯:CONNAITRE SAVOIR(音頻朗讀)
- 新概念法語發音輔導:表達情感的重音
- 法語詞匯學習:常用短語2
- 英法同形詞義辨析:Peine / Pain
- 法語閱讀:軟屏手機時代即將來臨?
- 法語口語:Bailler 打哈欠
- 留法實用詞匯之 “時差”
- 《茶花女》中法對照第7章(法語)