基督山伯爵中法對照113
Le comte avait dit vrai : A peine fut-il depuis quelques secondes dans l'obscurité, qu'il distingua tout comme en plein jour.
Alors il regarda tout autour de lui, alors il reconnut bien réellement son cachot.
« Oui, dit-il, voilà la pierre sur laquelle je m'asseyais ! Voilà la trace de mes épaules qui ont creusé leur empreinte dans la muraille ! voilà la trace du sang qui a coulé de mon front, un jour que j'ai voulu me briser le front contre la muraille !... Oh ! ces chiffres... je me les rappelle... je les fis un jour que je calculais l'âge de mon père pour savoir si je le retrouverais vivant, et l'âge de Mercédès pour savoir si je la retrouverais libre... J'eus un instant d'espoir après avoir achevé ce calcul... Je comptais sans la faim et sans l'infidélité ! »
Et un rire amer s'échappa de la bouche du comte. Il venait de voir, comme dans un rêve, son père conduit à la tombe... Mercédès marchant à l'autel !
Sur l'autre paroi de la muraille, une inscription frappa sa vue. Elle se détachait, blanche encore, sur le mur verdâtre :
« MON DIEU ! lut Monte-Cristo, CONSERVE-MOI LA MEMOIRE ! »
« Oh ! oui, s'écria-t-il, voilà la seule prière de mes derniers temps. Je ne demandais plus la liberté, je demandais la mémoire, je craignais de devenir fou et d'oublier. Mon Dieu ! vous m'avez conservé la mémoire, et je me suis souvenu. Merci, merci, mon Dieu ! »
En ce moment, la lumière de la torche miroita sur les murailles ; c'était le guide qui descendait.
Monte-Cristo alla au-devant de lui.
« Suivez-moi », dit-il.
Et, sans avoir besoin de remonter vers le jour, il lui fit suivre un corridor souterrain qui le conduisit à une autre entrée.
Là encore Monte-Cristo fut assailli par un monde de pensées.
La première chose qui frappa ses yeux fut le méridien tracé sur la muraille, à l'aide duquel l'abbé Faria comptait les heures ; puis les restes du lit sur lequel le pauvre prisonnier était mort.
A cette vue, au lieu des angoisses que le comte avait éprouvées dans son cachot, un sentiment doux et tendre, un sentiment de reconnaissance gonfla son coeur, deux larmes roulèrent de ses yeux.
« C'est ici, dit le guide, qu'était l'abbé fou ; c'est par là que le jeune homme le venait trouver. Et il montra à Monte-Cristo l'ouverture de la galerie qui, de ce côté, était restée béante. A la couleur de la pierre, continua-t-il, un savant a reconnu qu'il devait y avoir dix ans à peu près que les deux prisonniers communiquaient ensemble. Pauvres gens, ils ont dû bien s'ennuyer pendant ces dix ans. »
Dantès prit quelques louis dans sa poche, et tendit la main vers cet homme qui, pour la seconde fois, le plaignait sans le connaître.
Le concierge les accepta, croyant recevoir quelques menues pièces de monnaie, mais à la lueur de la torche, il reconnut la valeur de la somme que lui donnait le visiteur.
« Monsieur, lui dit-il, vous vous êtes trompé.
- Comment cela ?
- C'est de l'or que vous m'avez donné.
- Je le sais bien.
- Comment ! vous le savez ?
- Oui.
- Votre intention est de me donner cet or ?
- Oui.
- Et je puis le garder en toute conscience ?
- Oui. »
Le concierge regarda Monte-Cristo avec étonnement.
« Et honnêteté, dit le comte comme Hamlet.
- Monsieur, reprit le concierge qui n'osait croire à son bonheur, monsieur, je ne comprends pas votre générosité.
- Elle est facile à comprendre, cependant, mon ami, dit le comte : j'ai été marin, et votre histoire a dû me toucher plus qu'un autre.
- Alors, monsieur, dit le guide, puisque vous êtes si généreux, vous méritez que je vous offre quelque chose.
- Qu'as-tu à m'offrir, mon ami ? des coquilles, des ouvrages de paille ? merci.
- Non pas, monsieur, non pas ; quelque chose qui se rapporte à l'histoire de tout à l'heure.
- En vérité ! s'écria vivement le comte, qu'est-ce donc ?
- Ecoutez, dit le concierge, voilà ce qui est arrivé : je me suis dit : On trouve toujours quelque chose dans une chambre où un prisonnier est resté quinze ans, et je me suis mis à sonder les murailles.
- Ah ! s'écria Monte-Cristo en se rappelant la double cachette de l'abbé, en effet.
- A force de recherches, continua le concierge, j'ai découvert que cela sonnait le creux au chevet du lit et sous l'âtre de la cheminée.
- Oui, dit Monte-Cristo, oui.
- J'ai levé les pierres, et j'ai trouvé...
- Une échelle de corde, des outils ? s'écria le comte.
- Comment savez-vous cela ? demanda le concierge avec étonnement.
- Je ne le sais pas, je le devine, dit le comte ; c'est ordinairement ces sortes de choses que l'on trouve dans les cachettes des prisonniers.
- Oui, monsieur, dit le guide, une échelle de corde, des outils.
- Et tu les as encore ? s'écria Monte-Cristo.
- Non, monsieur ; j'ai vendu ces différents objets, qui étaient fort curieux, à des visiteurs ; mais il me reste autre chose.
- Quoi donc ? demanda le comte avec impatience.
- Il me reste une espèce de livre écrit sur des bandes de toile.
- Oh ! s'écria Monte-Cristo, il te reste ce livre ?
- Je ne sais pas si c'est un livre, dit le concierge ; mais il me reste ce que je vous dis.
- Va me le chercher, mon ami, va, dit le comte ; et, si c'est ce que je présume, sois tranquille.
- J'y cours, monsieur. »
Et le guide sortit.
Alors il alla s'agenouiller pieusement devant les débris de ce lit dont la mort avait fait pour lui un autel.
« O mon second père, dit-il, toi qui m'as donné la liberté, la science, la richesse ; toi qui, pareil aux créatures d'une essence supérieure à la nôtre, avais la science du bien et du mal, si au fond de la tombe il reste quelque chose de nous qui tressaille à la voix de ceux qui sont demeurés sur la terre, si dans la transfiguration que subit le cadavre quelque chose d'animé flotte aux lieux où nous avons beaucoup aimé ou beaucoup souffert, noble coeur, esprit suprême, âme profonde, par un mot, par un signe, par une révélation quelconque, je t'en conjure, au nom de cet amour paternel que tu m'accordais et de ce respect filial que je t'avais voué, enlève-moi ce reste de doute qui, s'il ne se change en conviction, deviendra un remords. »
Le comte baissa la tête et joignit les mains.
« Tenez, monsieur ! » dit une voix derrière lui.
Monte-Cristo tressaillit et se retourna.
Le concierge lui tendait ces bandes de toile sur lesquelles l'abbé Faria avait épanché tous les trésors de sa science. Ce manuscrit, c'était le grand ouvrage de l'abbé Faria sur la royauté en Italie.
Le comte s'en empara avec empressement, et ses yeux tout d'abord tombant sur l'épigraphe, il lut :
« Tu arracheras les dents du dragon, et tu fouleras aux pieds les lions, a dit le Seigneur. »
« Ah ! s'écria-t-il, voilà la réponse ! merci, mon père ! merci ! »
En tirant de sa poche un petit portefeuille, qui contenait dix billets de banque de mille francs chacun :
« Tiens, dit-il, prends ce portefeuille.
- Vous me le donnez ?
- Oui, mais à la condition que tu ne regarderas dedans que lorsque je serai parti. »
Et, plaçant sur sa poitrine la relique qu'il venait de retrouver, et qui pour lui avait le prix du plus riche trésor, il s'élança hors du souterrain, et remontant dans la barque :
« A Marseille ! » dit-il.
Puis en s'éloignant, les yeux fixés sur la sombre prison :
« Malheur, dit-il, à ceux qui m'ont fait enfermer dans cette sombre prison, et à ceux qui ont oublié que j'y étais enfermé ! »
En repassant devant les Catalans, le comte se détourna, et, s'enveloppant la tête dans son manteau, il murmura le nom d'une femme.
La victoire était complète ; le comte avait deux fois terrassé le doute.
Ce nom qu'il prononçait avec une expression de tendresse qui était presque de l'amour, c'était le nom d'Haydée.
En mettant pied à terre, Monte-Cristo s'achemina vers le cimetière, où il savait retrouver Morrel.
Lui aussi, dix ans auparavant, avait pieusement cherché une tombe dans ce cimetière, et l'avait cherchée inutilement. Lui, qui revenait en France avec des millions, n'avait pas pu retrouver la tombe de son père mort de faim.
Morrel y avait bien fait mettre une croix, mais cette croix était tombée, et le fossoyeur en avait fait du feu, comme font les fossoyeurs de tous ces vieux bois gisant dans les cimetières.
Le digne négociant avait été plus heureux : mort dans les bras de ses enfants, il avait été, conduit par eux, se coucher près de sa femme, qui l'avait précédé de deux ans dans l'éternité.
Deux larges dalles de marbre, sur lesquelles étaient écrits leurs noms, étaient étendues l'une à côté de l'autre dans un petit enclos fermé d'une balustrade de fer et ombragé par quatre cyprès.
Maximilien était appuyé à l'un de ces arbres, et fixait sur les deux tombes des yeux sans regard.
Sa douleur était profonde, presque égarée.
« Maximilien, lui dit le comte, ce n'est point là qu'il faut regarder, c'est là ! »
Et il lui montra le ciel.
« Les morts sont partout, dit Morrel ; n'est-ce pas ce que vous m'avez dit vous-même quand vous m'avez fait quitter Paris ?
- Maximilien, dit le comte, vous m'avez demandé pendant le voyage à vous arrêter quelques jours à Marseille : est-ce toujours votre désir ?
- Je n'ai plus de désir, comte ; mais il me semble que j'attendrai moins péniblement ici qu'ailleurs.
- Tant mieux, Maximilien, car je vous quitte et j'emporte votre parole, n'est-ce pas ?
- Ah ! je l'oublierai, comte, dit Morrel, je l'oublierai !
- Non ! vous ne l'oublierez pas, parce que vous êtes homme d'honneur avant tout, Morrel, parce que vous avez juré, parce que vous allez jurer encore.
- O comte, ayez pitié de moi ! Comte, je suis si malheureux !
- J'ai connu un homme plus malheureux que vous, Morrel.
- Impossible.
- Hélas ! dit Monte-Cristo, c'est un des orgueils de notre pauvre humanité, que chaque homme se croie plus malheureux qu'un autre malheureux qui pleure et qui gémit à côté de lui.
- Qu'y a-t-il de plus malheureux que l'homme qui a perdu le seul bien qu'il aimât et désirât au monde ?
- Ecoutez, Morrel, dit Monte-Cristo, et fixez un instant votre esprit sur ce que je vais vous dire. J'ai connu un homme qui, ainsi que vous, avait fait reposer toutes ses espérances de bonheur sur une femme. Cet homme était jeune, il avait un vieux père qu'il aimait, une fiancée qu'il adorait ; il allait l'épouser quand tout à coup un de ces caprices du sort qui feraient douter de la bonté de Dieu, si Dieu ne se révélait plus tard en montrant que tout est pour lui un moyen de conduire à son unité infinie, quand tout à coup un caprice du sort lui enleva sa liberté, sa maîtresse, l'avenir qu'il rêvait et qu'il croyait le sien car, aveugle qu'il était, il ne pouvait lire que dans le présent, pour le plonger au fond d'un cachot.
- Ah ! fit Morrel, on sort d'un cachot au bout de huit jours, au bout d'un mois, au bout d'un an.
- Il y resta quatorze ans, Morrel », dit le comte en posant sa main sur l'épaule du jeune homme.
Maximilien tressaillit.
« Quatorze ans ! murmura-t-il.
- Quatorze ans, répéta le comte ; lui aussi, pendant ces quatorze années, il eut bien des moments de désespoir ; lui aussi, comme vous, Morrel, se croyant le plus malheureux des hommes, il voulut se tuer.
- Eh bien ? demanda Morrel.
- Eh bien, au moment suprême, Dieu se révéla à lui par un moyen humain ; car Dieu ne fait plus de miracles : peut-être au premier abord il faut du temps aux yeux voilés de larmes pour se dessiller tout à fait, ne comprit-il pas cette miséricorde infinie du Seigneur ; mais enfin il prit patience et attendit. Un jour il sortit miraculeusement de la tombe, transfiguré, riche, puissant, presque dieu ; son premier cri fut pour son père : son père était mort !
- Et à moi aussi mon père est mort, dit Morrel.
- Oui, mais votre père est mort dans vos bras, aimé, heureux, honoré, riche, plein de jours ; son père à lui était mort pauvre, désespéré, doutant de Dieu ; et lorsque, dix ans après sa mort, son fils chercha sa tombe, sa tombe même avait disparu, et nul n'a pu lui dire : « C'est là que repose dans le Seigneur le coeur qui t'a tant aimé. »
- Oh ! dit Morrel.
- Celui-là était donc plus malheureux fils que vous, Morrel, car celui-là ne savait pas même où retrouver la tombe de son père.
- Mais, dit Morrel, il lui restait la femme qu'il avait aimée, au moins.
- Vous vous trompez, Morrel ; cette femme...
- Elle était morte ? s'écria Maximilien.
- Pis que cela : elle avait été infidèle ; elle avait épousé un des persécuteurs de son fiancé. Vous voyez donc, Morrel, que cet homme était plus malheureux amant que vous !
- Et à cet homme, demanda Morrel, Dieu a envoyé la consolation ?
- Il lui a envoyé le calme du moins.
- Et cet homme pourra encore être heureux un jour ?
- Il l'espère, Maximilien. »
Le jeune homme laissa tomber sa tête sur sa poitrine.
« Vous avez ma promesse, dit-il après un instant de silence, et tendant la main à Monte-Cristo : seulement rappelez-vous...
- Le 5 octobre, Morrel, je vous attends à l'île de Monte-Cristo. Le 4, un yacht vous attendra dans le port de Bastia ; ce yacht s'appellera l'Eurus ; vous vous nommerez au patron qui vous conduira près de moi. C'est dit, n'est-ce pas, Maximilien ?
- C'est dit, comte, et je ferai ce qui est dit ; mais rappelez-vous que le 5 octobre...
- Enfant, qui ne sait pas encore ce que c'est que la promesse d'un homme... Je vous ai dit vingt fois que ce jour-là, si vous vouliez encore mourir, je vous aiderais, Morrel. Adieu.
- Vous me quittez ?
- Oui, j'ai affaire en Italie ; je vous laisse seul, seul aux prises avec le malheur, seul avec cet aigle aux puissantes ailes que le Seigneur envoie à ses élus pour les transporter à ses pieds ; l'histoire de Ganymède n'est pas une fable, Maximilien, c'est une allégorie.
- Quand partez-vous ?
- A l'instant même ; le bateau à vapeur m'attend, dans une heure je serai déjà loin de vous ; m'accompagnerez-vous jusqu'au port, Morrel ?
- Je suis tout à vous, comte.
- Embrassez-moi. »
Morrel escorta le comte jusqu'au port ; déjà la fumée sortait, comme un panache immense, du tube noir qui la lançait aux cieux. Bientôt le navire partit, et une heure après, comme l'avait dit Monte-Cristo, cette même aigrette de fumée blanchâtre rayait, à peine visible, l'horizon oriental, assombri par les premiers brouillards de la nuit.[1][2][3][4]
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